Cold Case : Les œuvres d’art spoliées durant la période coloniale
Livre de poche n°5
372 pages
Auteur : Karine Boey Quittançon
Disponible
La question de la restitution des biens culturels spoliés durant la période coloniale pose débat en France et plus globalement en Occident. Pour comprendre les enjeux contemporains qui résultent de ces restitutions, j’ai analysé dans quelles conditions les objets ont été collectés, dans quels buts ? De quelles façons les objets collectés ont été mis en scène et en spectacle dans les espaces muséaux ? La mise en scène et en spectacle des objets a-t-elle pu influencer le structuralisme d’une société sur la question du racisme ? Les objets ont-ils servi d’outils pour diffuser le discours colonial ?
La mise en récit de l’aventure coloniale n’a-t-elle pas dans une certaine mesure participée à générer des ethnologues amateurs collectionneurs d’objets ou de restes humains exotiques ? Quels sont les enjeux sur la traçabilité et la visibilité publiques des collections ?
Collecter, Conserver, Classifier, Restituer, le cheminement de ma réflexion a suivi le cheminement des ces objets au cours du XIXème et du XXème siècle.
Les objets spoliés sont le résultat de faits socialement construits dont l’héritage s’avère d’une grande complexité. Cet héritage est d’autant plus complexe qu’il est manipulé au gré d’une mémoire collective sélective que cela soit du côté des anciennes puissances coloniales ou des anciens colonisés.
Ces objets spoliés dont les enjeux symboliques trouvent souvent leurs sources dans un rapport de domination qui perdure.
Ces objets, au-delà de leurs valeurs esthétiques, ethnographiques, historiques ont une fonction avant tout symbolique.
Les objets culturels produits sont des faits sociaux. La dimension sociale de ces objets diffère en fonction de la façon dont ils interagissent entre les différents acteurs sociaux, incarnant l’identité de toute une communauté ou d’un pays parfois. L’UNESCO définit les biens culturels comme étant « le produit et le témoignage des différentes traditions et des réalisations intellectuelles du passé et constituent de ce fait un élément essentiel de la personnalité des peuples. »